MUSÉE SENTIMENTAL
(Les archives poétiques)
Érits poétiques bricolés

 

* Cette lettre d’amour a été sélectionné comme étant l’une des plus belles du Québec selon Radio-Canada et Les Impatients. Elle a paru dans le receuil Milles Mots d’Amour en 2009. Des lettres d’amour de Daniel Bélanger, Léonard Cohen, Monique Giroux, Clémence Desrochers, Lise Dion, Nancy Huston, Maryse Letarte, Fred Pellerin et un inédit de Jacques Brel figure dans le coffret (2008).
L’automne me tue
Noel n’est pas encore passé
Et l’été s’en vient

Aujourd’hui, dimanche
Je suis tranquille
Le temps m’épuise

Je dessine des hirondelles
Alors que le vent dehors gronde mes fenêtres

Mes secrets accrochés au mur à côté de mes vieux running
Pensent à toi
Aussi délicat et fragile que ça peut être
Je t’aime
Et tu ne le sais pas encore

*

Oui vraiment
J’aime te regarder
Il y a des moments qui me donnent envie d’aimer
Parce qu’il y a des moments qui ne trompent pas

Chaque fois que je te regarde
C’est comme si je ne t’avais pas vu depuis des années
Je sais, mais
Même si je ne suis pas un habitué des histoires d’amour
Je veux croire en celle-là

*

Je ne dors qu’à moitié
Je pense à toi Maude

Je m’ennuie de tes pieds frileux
Sous les couvertures

J’aimerais tant que tu sois
Mon amoureuse
Amoureuse

*

Tristesse d’automne
J’ai le cœur qui bat

J’aimerais écrire des choses
Joyeuses, mais
Je ne suis pas capable

Alors j’écris des secrets dans mon cahier

*

Doucement tu me fais mal
Ton silence
M’inquiète
De ce que je suis et de ce que tu ne vois pas

Hier,
J’ai frappé tous les crocodiles de mon appartement
Quelques larmes se sont écrasées
Sur le plancher de
La cuisine

Les autres te trouvent belle
Et s’ils savaient combien tu as les pieds doux

*

Dans mon lit
Trop grand pour moi
J’ai hâte de dormir
J’ai hâte que tu me racontes des histoires

 

——————————

Sans titre
2010

Je t’écris de ma fenêtre
devant un paysage frileux

Dehors
battent au vent des poèmes colorés
sur la code du voisin

et les oiseaux d’automne
chantent l’opéra
au-dessus d’un trafic de voitures
qui crient comme des enfants

ma belle
je pense à toi

*
Si tu savais
depuis des semaines
des chapitres de mots d’amour se noient
derrière mes yeux

Je m’ennuie de ta peau sauvage
et si douce comme des fleurs d’été

Les petites lignes
qui se brisent sous tes yeux
lorsque tu croques du chocolat

me font danser sans raison
en silence dans le salon

*
J’aimerais te conter
des histoires qui parlent de « nous »

Des histoires
qui font balancer mon cœur de haut
en bas

Des histoires
qui n’existent
pas

*
Oui! vivons ensemble
Vite allons à Berlin
la merveille est dans l’instant

Kidnappons nous
à tour de rôle
Et fuions loin

à bicyclette
avant que la vie ne se lise
que sur cartes postales

*
Tu me manques gros comme une maison
Si je le pouvais
plus vite qu’un oiseau
Je volerais jusqu’en Italie
pour te soupirer bon matin
tous les jours
de quatre baisers

*
Lorsque tu es fatigué
tu me tiens fort la main
comme un rire
qui t’échappe

Je caresse ton doux visage
chaque fois comme
si c’était la dernière fois

Et tu t’endors
enlacé de mes tendresses

J’aimerais te dire
en italien

Tu me rends
heureux

 

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Sans titre
2011

Tu étais la poésie d’une nuit

Sous les couvertures, mes paupières lourdes et fatiguées
attendaient l’amour par la fenêtre.

Entre deux mouvements
Tu as atterri gentiment sur les parois de mon corps endormi
Sans faire de bruit, sans un mot

Ta respiration calme
se frappait derrière mon oreille

Tes douces cuisses gênées
caressaient mes cuisses sur sa longueur
En prenant le soin de bien embrasser ma peau
de ton parfum d’été
Que tu portes en hiver

C’était doux comme une main
dans les cheveux
Oui,
Mon cœur gonflait tellement dans ma poitrine
Qu’il réveillât un plaisir oublié

Tu étais si confortable que je n’ai pas osé bouger
Par peur que je rêve
Par peur que tu partes

Un moment au goût de caramel
Qui s’est envolé comme un avion
De papier dans la noirceur

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Haïkus 2010 –

 

Haikus 2011-

Je te dis
Je t’aime
Et tu regardes ailleurs

 

Berlin dans le vent
bicyclette entre deux autobus
nous rions beaucoup

 

Elle me caresse
les moustiques me dévorent
j’ai juste le goût de pleurer

 

Elle me serre
Deux fois dans ses bras
Pour sentir mon parfum

 

Ses fesses
sont douces
même vêtues d’un pyjama

 

Jour de fête
elle m’embrasse sur la bouche
et me mord encore

 

L’amour
est un paysage
sans serrure

 

Elle nage en petit chien
avec une culotte sexy
son corps lui fait bien

 

J’allume une allumette
tu souffles dessus
longue est la nuit

 

Elle me dit « bon matin »
de quatre baisers –- et c’est assez
pour faire brûler mes toast

 

avion de papier
et œufs brouillés –
tu me rends heureux

 

Tu fais la course
sur ton vélo
tu ne m’attends pas

 

Tes seins
sont des soleils –-
mémoire d’un amoureux

 

Tes seins
sont des soleils –-
mémoire d’un amoureux

 

Le train hurle –
Elle est dans mes bras
Et si loin de moi

 

Chez-nous
le soleil est tombé
la voisine crie banzai